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Le billard français, entre style et convivialité

Publié le 20/10/2013 à 10:00
 
 

Il suffit de pousser la porte : telle est la devise de l’Académie municipale de billard d’Orléans (AMBO). Loin des clichés enfumés du jeu de bar, nous sommes partis à la découverte d’un sport racé et convivial.

L’AMBO se consacre entièrement au billard français. Rappelons qu’il se joue avec 3 boules, une rouge et deux blanches (ou une blanche et une jaune). L’objectif est simple : le joueur pousse une boule blanche avec sa queue et doit faire en sorte de toucher les deux autres. On pourrait passer des heures et des pages à détailler les différents modes de jeu existants, mais l’essentiel est ailleurs.

Du beau jeu, parfois spectaculaire
Plaisir du beau jeu et convivialité sont deux éléments incontournables. « Le billard, particulièrement le billard français, est très agréable à regarder, souligne Serge Pauly, président de l’AMBO. Il peut même devenir spectaculaire, lorsque des coups très élaborés sont réalisés, par exemple, en plusieurs bandes. »

Il se dégage en effet des tables de jeu une certaine esthétique visuelle et sonore : observer les 3 boules luisantes rouler sur le tapis vert, jusqu’à les voir (ou pas !) s’entrechoquer dans un claquement sec et profond, s’avère assez savoureux.
Ajoutez à cela le suspense du point réussi ou fi nalement raté à quelques millimètres, et vous obtenez les ingrédients nécessaires à un beau moment de partage. Les joueurs se jaugent, se défient, se taquinent, mais font également preuve d’un profond respect et d’une grande camaraderie. Marcel Brunet, membre du bureau, précise que « l’intérêt du billard, c’est d’être ouvert à tous, quels que soient l’âge et la catégorie sociale ». Ainsi se croisent à l’AMBO des joueurs de 15 à 87 ans, étudiants, médecins, enseignants ou encore artisans, formant ainsi un vrai panel social.

Technique et concentration
Comme tout sport, le billard requiert des qualités, qui seront accentuées et perfectionnées par un entraînement inlassable. Pour réussir de beaux coups, tout est question de finesse, de calculs et de doigté.
Savoir comment la boule initialement tapée peut aller faire réagir la seconde, appréhender le comportement de la boule et de son angle de frappe sur la bande, imaginer l’effet que l’on pourrait donner… En cela, le billard pourrait s’apparenter au tir à l’arc, qui requiert pour sa part une bonne étude préalable des conditions et une fine connaissance des réactions physiques.
Puis mettre tout cela en oeuvre la queue à la main, en faisant appel à une maîtrise technique qui se travaille jour après jour. « Le joueur de billard, nous explique Serge Pauly, se rapproche d’un musicien. On dit d’ailleurs qu’il fait ses gammes : on part d’un point initial, facilement identifiable, puis on travaille toutes ses variantes, afin de maîtriser le plus grand nombre de situations. » Concentration, maîtrises technique et physique font ainsi du billard un « affrontement contre soi-même, psychologiquement très éprouvant. Ce sport permet de voir la vraie personnalité des gens ».

Un sport à découvrir 
Pour autant, le billard français est en manque de joueurs et « se meurt doucement », comme le regrette Serge Pauly. « Notre enjeu, c’est de trouver des jeunes pour que le billard vive. On a besoin de faire parler de nous et aussi de recruter. » L’AMBO met donc l’accent sur les offres en direction des jeunes mais également des femmes (voir encadré). « Dans un monde où on commence à se poser de vraies questions sur la parité, au billard on se pose ces mêmes questions. » L’AMBO organise d’ailleurs des portes ouvertes